Mentionnée pour la première fois en 973 sous le toponyme de HUNONIS VILLA, la localité est établie à proximité d’un cimetière mérovingien du VIIe siècle et à la source du Longeau.
Hannonville devient français sous Henri II, en 1559, par le traité de Cateau-Cambrésis, qui donne à la France les Trois Evêchés : Metz, Toul et Verdun. Le ruisseau qui traverse le village constitue une frontière entre la propriété de l’évêché de Verdun, sur la rive gauche, et les possessions du duché de Bar, rive droite, chacune régie par sa propre juridiction. Mais ces deux entités subsistent jusqu’à la Révolution. Des moines y exploitent une ferme.
Dès le XIIIe siècle, une maison forte seigneuriale est mentionnée comme appartenant à Eve d’Hannonville. Elle se trouvait au lieu-dit cadastral « Hubertépine » à proximité de la pièce d’eau rectangulaire en bas de la rue de la Promenade. Ce château était érigé selon un plan en U sur un terre-plein clos de murs et bastionné aux angles. Le tout était entouré d’un fossé dont une partie est encore visible sur le cadastre « sur les fosses » (sans doute les fossés du château). La famille de Bloise en devient propriétaire vers la fin du XVIIe siècle.
Aymard de Nicolaï, évêque et comte de Verdun, acquiert en 1759 le château de la famille de Bloise. Il fait ériger autour de la place actuelle une belle demeure de campagne avec son jardin à la française. Le vieux château médiéval est démantelé pour agrandir le parc et le nouveau est vendu en 1770 à Charles-Alexandre de Calonne, intendant des trois évêchés et futur contrôleur général des finances de Louis XVI. Il fut le dernier comte d’Hannonville. Cette élégante bâtisse dont la façade est percée de deux niveaux de nombreuses et grandes fenêtres est édifiée sur de solides caves voutées.
Cette propriété est vendue comme bien national à la révolution française.
En 1790, Hannonville devient chef-lieu de canton et en 1800, le village est rattaché au canton de Fresnes en Woëvre. On y trouve une huilerie, deux tuileries, un moulin et un unique lavoir, installé au pied de la côte. L’église est reconstruite sous sa forme actuelle en 1829.
Une scierie est exploitée jusqu’au début du XXe siècle, une autre s’établit au pied des Côtes en 1947. La vigne est florissante mais disparaît vers 1900, victime du phylloxéra. Sous occupation allemande dès Août 1914, le village ne sera libéré qu’à la suite d’une bataille engagée le 12 septembre 1918 par les Américains.
L’électricité est installée en 1919 et la reconstruction du village durera jusqu’en 1925. Un dispensaire est créé par la veuve du colonel The O’GORMAN, infirmière de son état, et sensible au dénuement de la population qui a beaucoup souffert de la guerre.
Le Moutru qui longe la rue principale est recouvert de dalles. Le chemin de fer départemental est supprimé en 1935, année de fermeture de la « confiturerie ». Les arbres fruitiers, plantés le long des routes départementales, sont loués chaque année, aux enchères publiques. Le poirier en espalier pousse le long des façades ensoleillées. Mais la spécialité du pays, c’est la Mirabelle ! La vigne est à nouveau exploitée. Cependant l’exode rural n’épargne pas le village. Pour vivre décemment, les hommes cherchent un complément de salaire à côté de leur petite exploitation ; beaucoup partent travailler dans les forges des départements voisins. Le car fait le ramassage sous les Côtes et les « 3/8 » laissent du temps pour s’occuper du jardin et d’un petit élevage.
Le dispensaire est devenu Hôpital Saint-Georges avec une maternité qui fonctionnera jusqu’en 1973. Un Foyer-Logement complètera l’ensemble dans les années 1970 et l’hôpital, transformé en maison de retraite, devient EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour personnes Agées Dépendantes).
En 1974, l’école communale s’intègre dans le RPI de Sous Les Côtes qui regroupe cinq villages : 2 classes de maternelle sont à Thillot, 2 classes à Hannonville et 3 à Saint-Maurice.
En 1976, la maison du vigneron voit le jour et c’est en 1991 que l’association « Ecomusée d’Hannonville » se crée pour faire vivre cette maison et développer des activités pédagogiques en lien avec le patrimoine et la nature.
La population s’accroît : on passe de 410 habitants en 1968 à 646 en 2012, année de mise en service d’une station d’épuration écologique.
La vie économique du village se transforme.
571 personnes sont recensées en 2021.
Rédigé par Danielle Leprince.
(Sources : Le miroir de l’Est et la Meuse Touristique réunis (novembre 1994), la Monographie sur Hannonville sous les Côtes, établie par M. Mougeville, Instituteur à Hannonville (1930) et Le Patrimoine des Communes de la Meuse, Flohic Editions, tome 1.)